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Enjeux et défis dulogement responsable

Enjeux et défis du logement responsable : quel est l’impact de la mutation des lieux de vie sur les retailers de l’habitat ? 

Face aux enjeux environnementaux grandissants, le logement responsable s’impose comme une préoccupation majeure pour les acteurs du secteur immobilier et de la construction. Après avoir travaillé sur des projets prestigieux à Londres, Germain Hot, ingénieur structures, a choisi de mettre ses compétences au service de projets à vocation sociale et environnementale, comme ceux de l’association Long Way Home au Guatemala. Riche de sa réflexion autour du logement responsable, il nous explique les défis à relever pour le secteur.

Enjeux et défis du logement durable : pourquoi adopter un mode de vie durable ?

Le secteur de la construction génère actuellement 40% des émissions mondiales de CO2.  En 2018, la production d’électricité reste le premier secteur émetteur de CO2 dans le monde, avec 41 % du total des émissions dues à la combustion d’énergie. Elle est suivie par les transports (25 %) et l’industrie (18 %, y compris la construction). 

Face à cette réalité, il est crucial de réduire notre empreinte écologique en privilégiant des logements éco-responsables. Les DPE (diagnostics de performance énergétique) permettent de classer les bâtiments selon leur efficacité énergétique, de A à G+. Les gouvernements mettent en place des aides financières pour inciter à la rénovation énergétique : le Grenelle de l’environnement en 2007 a souligné l’importance de l’amélioration du confort thermique et de la réalisation d’économies d’énergie. 

Objectif à long terme : la neutralisation des émissions carbone et l’atteinte de la sobriété énergétique d’ici à 2050. Pour y parvenir, nous devons tous adopter des solutions durables et responsables.

En matière d’habitat, « adoptons le durable, évitons les logements “passoires thermiques” et privilégions la rénovation énergétique. Cela peut passer par une meilleure isolation thermique avec des matériaux écologiques ou l’installation de fenêtres à double vitrage ». 

Germain Hot souligne par ailleurs, l’importance de l’utilisation des matériaux considérés jusqu’à présent comme des déchets ou inexploitables pour la construction, tels que la terre, les pneus ou les plastiques, à condition de respecter certaines règles pour éviter la contamination des sols et des nappes phréatiques. 

Pour adopter un mode de vie durable, il est également possible :  

  • d’économiser de l’énergie en choisissant des ampoules LED ou des appareils à faible consommation (jusqu’à 10 fois moins de consommation d’énergie pour une ampoule LED par rapport à une ampoule halogène) ; 
  • de réduire sa consommation d’eau avec des dispositifs à faible débit (jusqu’à 30% de réduction) ; 
  • de minimiser les déchets en recyclant et compostant. Ces trois derniers points limitent la consommation d’eau ou d’énergie (en recyclant 1 tonne de plastique, on économise 6 mois d’énergie et 4 mois de consommation d’eau d’un habitant) ; 
  • et bien sûr d’éteindre les lumières, ne prendre que des courtes douches (5 min avec un pommeau de douche classique équivaut à une consommation de 75L d’eau et cela représente 157 euros / an si électricité en termes d’énergie) : soit faire un effort sur son mode de vie. Si vous avez tendance à oublier d’éteindre les lumières, installez des capteurs, votre facture en sera allégée. C’est en effet une source facile d’économie d’énergie dans un foyer et un écogeste accessible à tous car l’éclairage représente 5,6 % de la consommation d’énergie de la maison. 

Les nouvelles tendances éco-responsables

Les lieux de vie sont actuellement en pleine mutation, avec une évolution des modes de consommation vers des pratiques plus durables et respectueuses de l’environnement. La tendance au “Do It Yourself” (DIY) gagne du terrain, poussant les consommateurs à privilégier des produits faits maison, réduisant ainsi leur consommation de plastique.  

 Les entreprises et les particuliers s’orientent également vers les énergies renouvelables telles que l’énergie solaire et éolienne, et les appareils éco-énergétiques. Les gestes éco-responsables, comme éteindre les lumières en quittant une pièce, deviennent des habitudes courantes. 

Parallèlement, une tendance croissante se dessine en faveur d’habitats plus durables, comme les écovillages, les tiny houses et les chantiers participatifs. Quand ces derniers sont adoptés en alliant l’entraide et le DIY, il s’agit alors d’une démarche respectueuse de l’environnement. Des entreprises telles que Neolife, fabricant de matériaux de construction biosourcés, témoignent de cette évolution : son objectif est de privilégier des matériaux respectueux de l’environnement, de réutiliser au maximum et de reprendre le contrôle sur les décisions de construction. 

Les consommateurs expriment également de nouveaux besoins en matière de logement. La périurbanisation s’accentue grâce au télétravail, permettant de vivre plus loin des centres urbains, à moindre coût, dans un environnement plus vert et sur les littoraux. Cette situation amène à repenser l’organisation des logements, la maison devenant un lieu de travail à part entière.

Mutations des lieux de vie : quel impact sur les retailers de l’habitat ?

Le télétravail et les mutations des lieux de vie ont entraîné une augmentation de 14% des ventes de meubles en 2021, selon France Info et le marché européen de l’ameublement devrait grandir de 5,1% chaque année, jusqu’en 2026.  Face à ces changements, les retailers de l’habitat doivent adapter leur offre de produits responsables et durables, tout en améliorant l’expérience client. Ainsi, il est nécessaire d’opter pour une communication transparente et détaillée concernant :  

  • l’origine,  
  • la fabrication,  
  • la certification ou les labels de leurs produits. 

Les modes de distribution évoluent également avec des magasins physiques offrant une expérience plus immersive et personnalisée, et des sites e-commerce proposant des options de personnalisation ou des visualisations 3D. Les systèmes de click & collect permettent de gagner du temps, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre dues à l’achat dans différents points de vente. 

Parmi les défis à relever pour les retailers de l’habitat, on note la nécessité de trouver des fournisseurs responsables et d’éduquer les clients sur les avantages des produits pérennes. Il s’agit également de trouver un juste équilibre entre durabilité et coût, afin d’offrir des produits durables à des prix abordables. La promotion d’aides financières telles que Ma Prime Renov, en France, ou European Fund fos Sustainable Development Plus (EFSD+), en Europe, permet aux retailers de l’habitat, de se positionner comme des accompagnateurs fiables du projet immobilier durable d’un acheteur, du début à la fin. 

Une approche intégrée est nécessaire pour simplifier les processus administratifs, comme la procédure intégrée pour le logement (PIL). Il convient également de trouver les bons interlocuteurs à différentes échelles (localement, régionalement, nationalement) et de prendre en compte les contraintes financières et technologiques pour investir dans un logement durable. Pour Germain Hot, « la solution réside dans la formation des constructeurs aux contraintes environnementales et la rénovation urbaine intelligente ». L’innovation demeure une des clés, avec notamment l’utilisation de technologies telles que les capteurs de mouvement et de présence ou la récupération de la chaleur émise par des serveurs, comme le propose l’entreprise française Qarnot. 

Face aux enjeux et défis du logement responsable, il est essentiel que les acteurs de l’habitat, tels que les retailers et fabricants, s’adaptent en proposant des solutions durables, transparentes et innovantes. 

L’avenir du logement responsable repose en effet sur les avancées technologiques, les nouvelles pratiques de construction et la collaboration entre les différents acteurs du secteur. Les politiques publiques et les systèmes de formation doivent également évoluer pour favoriser le développement de compétences adaptées et encourager la généralisation des pratiques durables dans l’ensemble du secteur de l’habitat.